Election allemandes : une coalition se précise à un mois du vote
Alors que les élections se dérouleront en septembre leur déroulement se précise. A peine rentrée de vacance la chancelière a multiplié les interviews et les meetings pour battre le rappel de ses troupes. Néanmoins l’élection aura du mal à mobiliser les foules.
Les affiches mornes des partis politiques en lice traduisent une situation économique éclatante et une assurance de puissance au niveau européen. Il n’y a pas de crise et donc pas de tension importante susceptible de se traduire en revendication politique. Le parti de la chancelière, la CDU, insiste sur la stabilité et le développement économique alors que le parti d’opposition de gauche, le SPD, tente d’attaquer par le biais du développement de la famille. Le principal allié de la CDU, le parti libéral FDP, se contente de reprendre ses arguments libéraux classiques. Seul le parti de gauche Die Linke, équivalent au Front de Gauche en France, tente une campagne agressive.
La CDU garde la première place dans les sondages avec un score de 40% des voix environ, le SPD fait 25%. Cela peut paraître important mais le but reste d’obtenir plus de 50% des sièges au parlement et ce ne sont pas les alliés du FDP avec leur 5% des voix qui apporteront à Angela Merkel la majorité dont elle a besoin. C’est donc vers une grande coalition avec le SPD qu’elle se dirige, et ce d’autant plus que cette coalition est souhaitée par l’opinion allemande.
Cela n’a pas empêché l’apparition d’un certain nombre de petits partis politiques contestataires comme le PARTEI.
Le PARTEI est un parti politique né de l’initiative menée par deux membres du journal satirique allemand Titanic, l’équivalent du Canard enchaîné. Le parti politique se veut lui aussi satirique mais s’est implanté dans toutes les régions allemandes avec la ferme intention d’envoyer au moins un représentant au parlement en septembre. Avec leur 1% des voix crédité par les sondages le PARTEI ne risque pas de menacer Angela Merkel mais témoigne d’un sentiment diffus d’une défiance des citoyens envers les politiques allemands. La chute encore récente du ministre de la défense Karl zu Guttenberg pour cause de plagiat de sa thèse de doctorat reste dans les mémoires, de même que sa persistance à nier les accusations jusqu’à ce que des preuves soient produites.
Puisque l’on se dirige vers une grande coalition une question demeure : comment le SPD pourra-t-il s’allier à la CDU après avoir tenté depuis 4 ans d’exister en s’opposant à elle ? Et comment le SPD pourra-t-il continuer d’exister dans cette coalition sans paralyser l’Allemagne ?